A la place, j'ai décidé de reproduire un passage d'un article de Ilan Tsadik, de l'agence Metula News.
"Depuis hier soir, Israël est en principe plongée dans les 24 heures de recueillement du Jour de la Shoah et de l’Héroïsme. On essaie d’expliquer aux enfants des écoles comment les Allemands et leurs alliés ont assassiné, de sang froid, plus de cinq millions de membres de notre nation, dont un million et demi d’enfants. On essaie de leur faire comprendre que ces êtres humains ont été torturés, fusillés, pendus et gazés à cause du seul fait qu’ils étaient Juifs. Et que sous ces Allemands-là et durant six ans, être Juif, tout comme eux, en Europe, c’était être condamné à mort.
On essaie, écris-je, car en dépit de tout ce que j’ai appris, de tous les livres que j’ai lus, des dizaines de films que j’ai vus, des rescapés qui sont venus témoigner dans ma classe de cours, et des quinze cérémonies du souvenir auxquelles j’ai participé, dans le préau de mes écoles et sur les dalles de mes casernes, je ne parviens toujours pas à me faire à l’idée que c’est vraiment arrivé. Comme moi, je suis sûr que ceux qui n’ont pas passé leur bac à Auschwitz ou fait leur service militaire dans les forêts glaciales des partisans ne peuvent pas matérialiser l’étendue de l’industrie criminelle nazie.
Cela persiste à sembler trop violent, trop stupide et trop inhumain pour faire partie du même monde que le nôtre. C’est un film d’horreur, le plus extrême, le plus sadique, le plus complet, le plus détaillé, le plus exhaustif, le plus morbide, le plus inconcevable, dont il faut se faire à l’idée que les atrocités qu’il montre ont vraiment eu lieu. Même qu’on est encore loin de les connaître toutes ! Il faut ensuite se persuader que notre peuple fut la cible principale de cette dégénérescence de l’évolution, de la recherche démente de l’ordre absolu, de la haine et de la pureté raciale, érigées en dogme.
Depuis hier soir les restaurants et tous les lieux de loisirs sont fermés. Sur les chaînes de télévision, on diffuse des documentaires et des longs métrages, le plus souvent remarquables, sur l’holocauste. Les chaînes spécialisées passent un message, selon lequel leurs émissions sont interrompues jusqu’à ce soir en raison de la commémoration. A dix heures, ce matin, le cœur du pays tout entier cessera de battre une minute durant ; nous fermerons tous ensemble les yeux afin de tenter d’imaginer l’indescriptible, et de faire revivre l’âme des suppliciés, de perpétuer la souvenance de leurs souffrances.
Dur. Qui n'a pas connu cet instant de communion, ne sait rien d'Israël."
Ilan Tsadik. Metula News Agency - 2008
Loin d'Israël, j'ai pensé aux victimes de l'holocauste. Puis j'ai eu une pensée pour les Justes. Pour les anonymes aussi, qui, au péril de leur vie, ont refusé, ont désobéit, et ont sauvé un enfant, une femme, un homme, plusieurs souvent ; des centaines parfois.
Shalom.